Après de nombreux échanges, je me suis rendu compte que lorsque bébé rencontre des troubles digestifs, le sujet de la température du lait qui est donné n’est jamais abordé.
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Travaillant avec les nourrissons dans mon cabinet, je suis confronté à certaines difficultés du nourrisson (coliques, reflux, inconforts, …).
Mon métier est une activité manuelle mais elle s’accompagne de nombreux conseils donnés aux parents qui sont très souvent en demande d’informations. Grâce à mes formations, mon expérience, mes lectures et parfois mon expérience personnelle j’approfondi certains sujets.
Au fur et à mesure des années je me suis orienté vers une pratique de l’ostéopathie en périnatalité, alors que je ne l’avais vraiment pas imaginé. Cela est venu naturellement pour moi et je pourrai dire que cela me passionne même. Je vois que les parents se sentent souvent démunis face à leur petit bébé qui souffre et se plaignent d’une prise en charge trop souvent symptomatique. Traiter le symptôme est bien souvent la seule solution quand on ne comprend pas comment trouver et traiter la cause.
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Je ne prétends pas détenir la vérité mais je vous partage mon avis à ce sujet.
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Après recherches dans les études scientifiques je n’ai pas trouvé d’études qui font de lien direct entre la température du lait donné aux bébés et leur digestion.
J’ai donc voulu vous écrire un article à ce sujet et vous partager ma réflexion, sur la température du lait donné au biberon.
Il y a quelques temps j’avais écrit un article sur la succion du nouveau-né, cet article s’inscrit dans le même souhait de vous informer de ce qui peut se passer pour votre bébé.
Si on reprend la physiologie du départ…
Il faut savoir que le bébé commence à déglutir bien avant sa naissance. Il existe ce qu’on appelle une déglutition fœtale qui commence vers la 11ème semaine de grossesse lorsque que bébé commence à laper (boire à coup de langue) le liquide amniotique. Ce dernier est à une température constante entre 36.5°C et 37°C avec une certaine consistance visqueuse. Ce qui varie c’est son goût, en fonction de ce que la mère va manger, cela est d’ailleurs d’autant plus présent que la grossesse est avancée (la perméabilité du placenta augmente au fur et à mesure de la grossesse).
Au cours de plusieurs études Schaal B. a montré qu’il existe une mémoire fœtale, il parle d’une « attente sensorielle du nouveau-né » qui est induit par ses expériences olfactives et gustatives pendant tout le temps où il était dans le ventre de sa mère. Le nouveau-né a une préférence pour un liquide qui se rapproche de ce qu’il a connu avant sa naissance.
Ma réflexion est la suivante :
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Quand on étudie les fluides (liquides) nous notons que la viscosité est inversement proportionnelle à la température. C’est-à-dire que la viscosité diminue quand la température du liquide augmente.
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La viscosité d’un liquide va influencer le temps passé dans l’estomac. Au plus un liquide est visqueux au plus il passera de temps dans l’estomac.
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Donc un liquide à température ambiante (environ 15°C d’écart, rien que ça) passera plus de temps dans l’estomac.
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Au plus un liquide passe de temps dans un estomac au plus il est brassé. Ce peut favoriser le reflux.
Ce qui me paraitrait judicieux est de donner le contenant du biberon de bébé (lait maternel ou infantile) à une température la plus proche possible de la température corporelle. Une température dont il a l’habitude et qui très certainement influence sa digestion.
Je pense que cela serait judicieux dans certains cas, notamment dans les cas de reflux, RGO et troubles digestifs du tout petit d’essayer de modifier la température du lait (maternel au biberon ou infantile) et de le donner à une température proche de 37°C.
La digestion et ses troubles peuvent être causés par de nombreux facteurs et m’a suggestion ne concerne qu’un seul paramètre. Je n’ai pas la prétention de proposer une solution à une problématique aussi complexe que les reflux (RGO) en modifiant seulement un paramètre. Je pense simplement que ce paramètre n’est malheureusement pas assez pris en compte et qu’il peut avoir un rôle à jouer.
En tout cas, ça vaut le coup de tenter.